
Photo Geneviève Thibault
un tout vivant, source perpétuelle d'inspiration et de sagesse
Les Ursulines et le
Monastère de Québec :
Les Ursulines, pionnières de l'éducation des filles
Les origines
Dans l’Italie de la Renaissance, Angèle Mérici fonde la Compagnie de Sainte-Ursule (Brescia, 1535), qui regroupe des femmes désirant se consacrer à Dieu et servir leur prochain en demeurant au cœur de la collectivité.
Peu après, dans la foulée du concile de Trente (1545-1563), la Compagnie devient l’Ordre des Ursulines, un ordre religieux cloîtré qui a pour mission l’éducation des filles. Les monastères d’Ursulines avec école se répandent en France, puis en Europe et en Nouvelle-France.

Leur école survit à deux incendies (1650 et 1686), puis au choc de la Conquête britannique (1759). Les générations d’élèves se succèdent et de jeunes anglophones arrivent maintenant d’horizons lointains.
Dans la première moitié du 19e siècle, le programme auparavant axé sur les travaux d’aiguille et le catéchisme s’ouvre à un monde en changement. S’ajoutent des cours de langues, de littératures française et anglaise, de sciences naturelles, d’histoire, de géographie, de physique, de chimie, d’astronomie, de dessin, de peinture, de théâtre et de musique. Le programme et les approches pédagogiques sont revus en profondeur. L’école gagne en notoriété : des familles américaines envoient dorénavant leurs filles se former à Québec.
À la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, les évêques réclament les Ursulines partout dans la province pour scolariser les enfants, former des institutrices, préserver le français et la foi catholique en terres anglophones et protestantes, soigner, évangéliser. Elles essaiment ainsi au Québec et ailleurs au Canada, au Japon, au Pérou, aux Philippines…
Une page se tourne dans les années 1960. À Rome, le concile Vatican II (1962-1965) sonne l’heure du changement. Les Ursulines, fidèles à leurs racines, votent la fin du cloître, reprennent leur nom de naissance et adoptent la tenue civile.
Au Québec, le rapport Parent (1963-1966) lance une vaste réforme de l’éducation. Chez les Ursulines de Québec sont abolis le cours classique (1967) et l’École normale (1972). Le cours secondaire ferme ses portes à son tour (1998),seul le primaire est maintenu.
L’École des Ursulines de Québec continue d’outiller les citoyennes et citoyens de demain. L’établissement accueille toujours des élèves, et même des garçons depuis 2010. Dans des classes où se côtoient plus de 40 nationalités, ce sont quelque 600 enfants qui s’y épanouissent chaque jour.
Les Ursulines continuent de voir loin. En 2016, elles fondent le Pôle culturel du Monastère des Ursulines. Et en 2021, elles créent la Fiducie du patrimoine culturel des Ursulines afin que la population québécoise ait accès à leur legs éducatif, culturel, archivistique et spirituel.
Près de 400 ans d'engagement
Le 1er août 1639, trois Ursulines françaises, dont Marie de l’Incarnation, et leur bienfaitrice, Madeleine de La Peltrie, arrivent à Québec. Elles s’installent dans une petite maison de la place Royale. Très vite, de jeunes filles autochtones leur sont confiées. La première école pour filles en Amérique du Nord vient de naître. En 1642, les religieuses enseignantes déménagent en haute ville dans leur monastère tout juste construit. Dès l’année suivante, elles accueillent de jeunes Françaises.
Influencer des vies et des destins
Religieuses, enseignantes, bâtisseuses, femmes de lettres, diplomates, conseillères, confidentes, architectes, seigneuresses, scientifiques, femmes d’affaires : les Ursulines sont décidément des femmes d’action, de conviction et de contemplation. Elles apportent une assistance matérielle et spirituelle pour faire évoluer les choses, pour répondre aux besoins et pour participer au développement de la société québécoise.
Les Ursulines ont ouvert des portes, elles ont donné l’exemple à plusieurs générations d’élèves qui ont participé à la reconnaissance des droits des femmes et de leur place dans la société.

Des valeurs humaines
en héritage
Pionnières de l’éducation, les Ursulines demeurent fidèles aux valeurs humaines et spirituelles héritées de leur fondatrice, Angèle Mérici. Pour elles, l’éducation va bien au-delà de la transmission de connaissances et d’habiletés. Il importe d’aider chaque personne à s’épanouir, à développer son plein potentiel en vue de collaborer à l’avenir d’une société plus juste et équitable.
